La moutarde Fallot par Michel Rederon (Partie 2)

 

Regal des Sens, votre épicerie fine en ligne est distributeur officiel des moutardes Fallot. A cette occasion, nous avons demandé au romancier nouvelliste bourguignon, Michel Rederon, un texte sur la place de la moutarde dans notre histoire culinaire.
Retrouvez l’ensemble des publications de Michel Rederon sur :

http://michelrederon.com

La moutarde Fallot (seconde partie)

La Bourgogne a fait la réputation de la moutarde comme le Seine a fait celle de Paris, en l’embellissant, l’adoucissant, la rendant plus populaire. Sans la Bourgogne, la moutarde ne serait qu’un vulgaire sinapisme, un cataplasme qui soigne les bronchites, les maux de tête et les lumbagos. Malgré sa diversité, la moutarde de Dijon et, en particulier, la moutarde Fallot a su garder son identité et se démarquer des condiments étrangers. Forte de nature, elle respecte les plats qu’elle accompagne, rien de commun avec cette « english mustard » qui vous assaille les papilles, inhibant pour de longues minutes votre faculté à déceler les saveurs. Sans moutarde, point de mayonnaise, point de rémoulade, point de sauce diable. Qu’elles seraient fades nos salades sans la moutarde qui relève la sauce, lui donne du corps et la colle à la feuille. Sans elle, nos frisées, nos scaroles, nos laitues, nos rouges de trévise ne seraient que de tristes feuilles enrobées d’huile comme belles à la plage. Et l’andouillette ? Que serait notre andouillette nationale, notre onglet à l’échalote, nos pieds de cochon ou notre saucisse de Strasbourg, sans cette divine petite tache jaune qui orne le bord de nos assiettes comme la rosette orne la boutonnière des hommes de qualité.

Elle orne toutes les tables, de la plus modeste à la plus étoilée, du comptoir du petit bistrot aux cuisines des palaces. La moutarde Fallot se plie à tous les goûts, elle sait être forte, douce, à l’ancienne, au cassis, au pinot noir, à la truffe, au piment d’Espelette, à l’estragon ou même au curry de Madras. Elle flatte ou elle parfume, elle épice ou elle emporte, tout est affaire de recette…pour le plus grand bonheur des vrais gastronomes.

Texte de Michel Rederon : Romancier et nouvelliste (michelrederon.com)

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Je ne suis pas un robot *